mercredi 4 juin 2014

Sans plus

Ce matin, je me suis levé. Peut-être un peu plus tôt que d'habitude. Une rupture qui finit par être absorbée. J'étais seul. Seul dans le couloir qui mène à la salle de bain. Seul dans l'escalier qui me conduit jusqu'à la salle. Seul pour passer la porte de la cuisine où j'ai mis l'eau à chauffer. Je suis remonté pour prendre ma douche. D'un geste plutôt élégant, je me suis défait du peu qui encore m'enveloppait. Ainsi dégagé de toute contrainte, j'ai toujours ce geste qui pourrait apparaître comme une vérification que le bout de mes doigts transmet à mon cerveau qui lui-même m'informe que tout est conforme comme si il devinait que j'ai ainsi chaque matin besoin d'être rassuré. Pourtant, de ce point de vue, tous les matins ne se ressemblent pas. Ces matins  où tout se devine dans les tensions et les reflets.
Quelques minutes plus tard, je me retrouve la serviette à la main que je m'applique, pas toujours avec succès, à passer sur chaque centimètre carré. Je constate souvent que l'essuyage n'est pas chose aisée. Il en reste ici ou là, gouttes tapies dans les recoins qui deviennent de plus en plus nombreux le temps passant. Il est vrai que je néglige ces entre-doigts de pied placés bien bas. Non sans avoir jeté un œil dans le miroir pour constater...Je me demande parfois où j'ai bien pu passer durant toutes ces années. Je ne réponds pas à la question et me retrouve nu dans le couloir. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je ne serais pas étonné d'apprendre que c'était la première fois. En prenant conscience, j'avoue que j'ai hésité. Allais-je faire machine arrière ou saisir cette chance de demeurer tel quel? J'ai résolument décidé de persister. C'est avec nonchalance, décontraction, enrobé de sensations qui semblaient être autant de préliminaires, que je me suis servi un thé. Je me demande si la prochaine fois je ne vais pas prendre mon petit déjeuner dans le jardin.   

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