jeudi 12 juin 2014

On samba les couilles (1)

Une chronique quotidienne sur la coupe du monde. Une de plus? Non, puisque c'est la mienne. 1970 au Mexique est mon premier souvenir de coupe du monde. Le match d'ouverture... Mais si souvenez-vous. Mexique-URSS. Je ne sais pas pourquoi, mais mon tonton était là. Lui, c'est le genre toujours optimiste. Avec lui l'avenir commence toujours par "tu vas voir". Tu vas voir, il va faire beau, tu vas voir on va se régaler, tu vas voir ça va être super, tu vas voir... Donc il m'avait dit, tu vas voir, ça va être un sacré match. Aujourd'hui encore, je me demande comment j'ai pu le croire. A l'époque, le pays hôte participait au match inaugural. Le Mexique. Ce pays ne m'évoquait rien. J'aurais été incapable de le situer sur un globe. Une équipe d'inconnus. Je ne connaissais aucun joueur. Le stade Aztèque. Aztèque? Au mieux c'était à point. L'URSS, c'était forcément rouge et méchant. La défense était un mur. Pour tout dire, je ne me souviens pas de grand chose. La télé était dans la chambre de mes parents, qui se trouvait à l'étage. Un privilège dont ils n'avaient pas conscience que très tôt j'ai voulu abolir. Mais à l'époque je me couchais de bonne heure, même le 4 août. J'avais pris pour habitude, à chaque fois qu'un but était marqué, de descendre les marches quatre à quatre et de crier à qui voulait bien l'entendre "Y zon marqué", ce qui n'intéressait personne. Mon père n'aimait que le vélo et ma mère faisait comme mon père. Ce jour là, l'escalier est resté silencieux. 

Aucun commentaire: