dimanche 15 juin 2014

On samba les couilles (4)

Pendant longtemps mon tonton n'a juré que par l'équipe de France de 58. 1958. Et de citer repas familial   après repas familial tous ces noms qu'à force j'ai fini par retenir (1). Jusqu'à mon arrivée à maturité, mon tonton était le seul à se passionner pour le foot. Du jour où il a décelé en moi un possible interlocuteur, il n'a eu de cesse de faire mon éducation footbalistique. Je n'ai jamais été convaincu de ses compétences en la matière mais c'était mon tonton. Dès qu'il me voyait, il me lançait "Dis donc, t'as vu...". La plupart du temps, je n'avais rien vu. Comme hier soir. Je me suis endormi dans le canapé pendant que Pirlo et Balo cavalaient. I zon fait quoi les gars samedi?

1958. Aux grandes équipes, du moins celles considérées comme telles, est toujours (mot qui exclu toute contestation) associé un millésime. Les Pays-Bas de 74, le Brésil de 70, La Hongrie de 54 sans que pour autant elles aient été victorieuses. Deux chiffres pour rendre hommage, se souvenir d'un style, d'un état d'esprit, du plaisir éprouvé. Mon tonton, qui n'a pas toujours fréquenté les sentiers battus d'une gloire incertaine, n'a jamais fait sien l’engouement pour la France de 98. Quand je lui disais "Quand même, en 98..." il me répondait souvent "Tu vois petit (j'ai toujours eu l'impression d'être plus grand que lui), il ne suffit pas de gagner. En 58, ils n'ont pas gagné mais ils avaient du style". Parlerons nous un jour de ceux de 14? 


(1) Claude Abbes - Raymond Kaelbel, André Lerond, Armand Penverne - Robert Jonquet, Jean-Jacques Marcel - Maryan Wisnieski, Raymond Kopa, Just Fontaine, Roger Piantoni, Jean Vincent
Entraîneur : Albert Batteux.

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