jeudi 19 juin 2014

On samba les couilles (8)

Hier soir. Ah hier soir. Je ne suis allé nulle part. J'ai assisté au coup d'envoi. Cette expression me rappelle quelqu'un mais je ne sais plus qui. Rien ne laissait présager. En fait si, des trucs laissaient présager, mais j'aime bien cette expression. Elle annonce le drame, procure le frisson de la surprise, donne envie d'aller plus loin. Justement, regardant les chiliens j'ai rapidement senti monter en moi l'envie. J'ai, dès les premières minutes, ressenti ce que j'ai analysé comme une envie de bière. En temps normal, à jeun, ce que j'étais, il me faut cinq secondes pour aller jusqu'au frigo. Une seconde pour ouvrir la porte. Deux secondes pour me souvenir où sont les canettes. Deux secondes pour en saisir une et dans un même mouvement refermer la porte. Total, il me faut quinze secondes pour être de retour sur le canapé. Là, ça a été plus long. Il m'a fallu dix secondes d'une recherche acharnée pour me rendre à l'évidence que je n'avais pas acheté de bière. Je n'ai pas résisté à l'envie de m'affubler des qualificatifs les plus dégradants. Comme le dit mon tonton, regarder un match de foot sans bière c'est comme regarder un porno les mains liés dans le dos. Toutes les autres envie m'ont quitté.
Pour en revenir au terrain, les chiliens m'ont enchanté à courir ainsi dans tous les sens pendant 90 minutes, à jouer avec la plus grande des simplicités, formant un groupe homogène libéré de l'exploit d'un seul. Comme le dit mon tonton, tu vois ces gars là, chez eux c'est la misère, ils ne sont pas pourris par le fric, c'est des morts de faim et puis ils ne sont pas fiers.
En revanche, voir ainsi les espagnols se faire sortir m'a rendu triste. Autant il y a des équipes que j'aime bien voir perdre autant l'Espagne fait partie des équipes que je n'aime pas voir en difficulté. Mais comme dit mon tonton, c'est la loi du sport. J'ai parfois envie qu'il se taise.     

Aucun commentaire: