mardi 22 mars 2016

Un soir au concert

Hier soir, ce fut : La musique au Kalif, je kife. Et pourtant, ce n’était pas gagné même si nous n’avions rien à perdre. Je suis allé à ce concert vierge ou presque. Encore un bouche à oreille. Je joue toujours le rôle de l'oreille (gauche). A nouveau un conseil de mon ami Jorge. Il ne nous a pas fallu (nous car j'imagine que tout le monde est de mon avis) dix secondes pour deviner que l'ambiance ne serait pas du style "If you want blood, you've got it". Incertain. Hésitant. Louvoyant. Souvent presque. Juqu'à un presque strip-tease qui le laissa flottant dans un tshit, terminé par des bras tatoués, qui était prolongé par ce qui faisait office de pantalon. Un homme , une guitare. Sur la guitare le slogan "This machine kills the fascists". A
voir Micah, je me permets une certaine proximité, nous avions la certitude qu'il s'agirait d'une mort lente. Pendant quelques longues minutes il fut à la recherche. A la recherche du son. A la recherche de l'accord. A la recherche de l'endroit où poser ses doigts. N'en avait-il pas trop? A la recherche du morceau à jouer. A la recherche de son médiator égaré entre sa chemise et son bonnet éparpillés sur la scène. Il avait le temps. Il finirait par se regrouper. Il finirait par tout retrouver. Par nous retrouver. Et effectivement, nous avons fini par nous retrouver entre nous. Pour tout dire, j'aurais aimé que cela soit encore plus entre nous. Un genre de "So close to me". Non que Micah ait donné un coup de fouet à ma libido, qui il est vrai en aurait parfois besoin, mais je m'imaginais en sa compagnie sur les bords du Mississipi, les pieds baignant dans l'eau boueuse, sous le regard de l'âme bienveillante de Jeff Buckley (une âme a-t-elle des yeux). Je pourrais conclure en écrivant que j'ai beaucoup aimé. Que c'était trop court. J'ai été touché. Par sa voix. Sa façon d'être. Comme si s'échappait de sa présence un peu du sud de sa contrée, un peu de ces nuits hululantes, un peu de ces prolongements humides.

PS: de deux choses l'une, soit le Kalif, le Kakif a tous les pouvoirs, interdit la sortie de la salle pendant le concert, soit il huile les gonds, ce qui m'évitera de sortir des miens qui, pour ce qui les concerne, le sont régulièrement. J’abhorre les couinement intempestifs quand ils sont émis par une porte. Merci pour tout et pour le reste.  

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