vendredi 25 mars 2016

14


En ce bloody thursday, je me permets de reprendre une ancienne chronique écrite à l'occasion de la dernière coupe du monde. "Johan Cruyff est mort". Vous avouerez que ça n'a aucun sens. Cette photo illustre l'instant. L'instant où tout va basculer. L'instant qui le verra chuter dans la surface de réparation. L'instant qui le verra obtenir un pénalty. Mais surtout, l'instant où il perdra tout. L'instant après lequel plus rien ne sera comme avant. Le jour où il a presque gagné la coupe du monde.


Je ne sais pas si mon tonton m'aurait dit "Tu vas voir" mais il aurait eu raison. Hier j'ai regardé une moitié de mi-temps et je suis revenu 44 ans en arrière. Mais quel âge ai-je donc? Les années 70. J'ai découvert Led Zeppelin il y a peu (vous reporter aux chroniques "Robert et moi"). Je n'ai pas de héros du ballon rond. En la matière la France, qui va mollement s'enfoncer dans le pompidolisme, n'a rien à m'offrir. Et débarquent les bataves de l'Ajax. Il y avait eu quelque temps plus tôt l'annonciateur Feyenoord qui avait gagné  ce qui à l'époque s'appelait la coupe d'Europe des clubs champions. C'était autre chose. J'y reviendrai. Et apparaît en 70,  le numéro 14 dans le dos, celui qui allait devenir mon Dieu, mon idole, l'archétype du footballeur, mon modèle (j'avais acheté les mêmes chaussures que lui et pourtant...). Avec les potes de la pension, chaque jour que dieu, l'autre, faisait nous jouions à l'Ajax. Il y avait toujours un moment de tension quand il s'agissait de savoir qui porterait le 14. En ces années de passion, seules les finales étaient retransmises. Et là, nous étions tous à nous dire "Tu vas voir...".

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