vendredi 9 janvier 2009

Sans délai

Encore dans l'ombre matinale de la chambre, seul dans le lit qui, déserté par ma moitié sous prétexte qu'elle doit aller travailler, se refroidissait comme le cadavre d'un amour que le soleil couchant ne manquerait pas de faire renaître, je pensais. Je pensais à la beauté qui n'a pas d'âge. Tout en pensant je me disais qu'il était certainement possible de ne pas être beau. Bien sûr, pas tout le temps mais par exemple quand on est chez soi. Le matin quand il fait noir dans la chambre, dans la salle de bain porte close, dans les toilettes quand on a mis le verrou. A la réflexion, les toilettes sont le lieu idéal où, faisant fi de toute pudeur, nous déballons toute notre mocheté.

Donc, hier matin je me suis dit qu'il n'y avait pas de raison. Une fois parvenu dans la salle de bain et dévêtu, je me suis regardé droit dans les yeux, de profil, de dos. Je ne le ferais pas tous les jours, j'ai vu plus ou moins ce que je m'attendais à voir mais je ne pourrai pas dire que je ne savais pas. Et puis pour tout vous dire, tout n'est pas à jeter. C'est comme dans le boeuf, tout dépend de l'usage que vous en faites. Vous avez les morceaux qui se mangent saignants et d'autres qu'il faut laisser mijoter qui avec le temps sont de plus en plus nombreux. Nous aurons l'occasion d'y revenir.

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