mercredi 7 janvier 2009

Et une quiche, une (2)



Comme je vous le disais, disposant du don de l'ubiquité spatio-temporelle, notre président nous a parlé. Que nous a-t-il dit? Pour résumer, le pire est devant nous, ce que, le regardant, je n'ai pu que confirmer. Remarque mesquine, je vous le concède.

Il a réaffirmé, sans nuance, l'égalité de tous les citoyens en disant "Pour tous les Français, cette année a été difficile. La crise économique et financière mondiale est venue ajouter son lot de peines et de souffrances. Chacun d’entre vous en subit les conséquences." Il aurait pu ajouter "De François Pinault à Mauricette Dujonc".

Ensuite il tient à préciser "Face à cette crise je mesure la responsabilité qui est la mienne." et il prend la peine d'ajouter "Cette responsabilité je l’assumerai." Fallait-il l'applaudir? Il conclut ce chapitre par "Depuis que les difficultés sont apparues je vous ai toujours dit la vérité et j’ai agi. C’était mon devoir". Devons-nous le remercier? Il est à remarquer que depuis le début de cette crise, notre président n'a pas une seule fois jugé utile d'expliquer officiellement à ses concitoyens sa vision de la crise et son projet pour réformer appelons ça le capitalisme.

Comme nous tous, attaché à l'équité et à la justice, il nous dit qu'il faudra "sanctionner les excès inacceptables qui vous ont scandalisés à juste titre, pour redonner à la dimension humaine toute sa place dans l’économie". Jusqu'ici, seuls les lampistes ont eu à rendre des comptes et pour ce qui est de l'humain, les salariés restent et demeurent la première variable d'ajustement depuis le début de cette crise. Il nous dit pourtant "ce sont les emplois de tous qu’il faut désormais sauver".

Ensuite, il nous parle à plusieurs reprise de solidarité sans expliquer sa conception de cette valeur. Il précise que chacun devra faire des efforts sans nous préciser ce que cela recouvre. La phrase "Ainsi, nous deviendrons plus compétitifs, plus innovants" me fait penser que peu de choses changeront dans l'avenir..

Globalement, il est volontariste mais ne prend aucun engagement et persiste dans la confusion entre activités productrices de richesses et valeur en nous disant "nous préserverons les valeurs qui font notre spécificité : le travail, l’effort, le mérite, la laïcité et la solidarité, sans laquelle aucun effort n’est acceptable".

"Il faudra" nous a-t-il dit. Ces voeux peuvent se résumer par la formule "Marche ou crève".

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