mardi 20 janvier 2009

Mon ami Frédo



Là où il passe, le parfum de la bêtise flotte durant de longues heures. Frédéric Lefebvre est, en début de semaine, intervenu sur LCI. Mon copain Fred a un avis sur tout. Avec lui nous constatons qu'avoir un avis sur tout ne nécessite pas une connaissance approfondie des sujets abordés. Ce qui est important dans la réponse à la question du journaliste ce sont les premiers mots. L'entame de réponse comme pourraient le dire les journalistes sportifs. Mon gars Frédo aime bien le verbe savoir "tout le monde sait, chacun sait, vous savez..." Il est aussi l'auteur de phrases curieuses comme "Je vous confirme, il y aura sans doute...". C'est vrai, je cherche la petite bête mais j'aime bien le taquiner. Il est vrai que en tant que groopie de notre président il se sent peut-être obligé d'adopter sa syntaxe.

Gaza a été le premier sujet abordé. D'après mon Frédo, c'est grâce au courage, au sens des responsabilités de notre président que le problème est en passe d'être réglé, tout comme il a restauré la démocratie en Chine. Je veux bien le croire, mais ce qui est exaspérant c'est qu'en écoutant mon gars Fred on comprend que pour lui ce qui est le plus important c'est moins l'accord de cessez le feu que le fait que ce soit notre président qui en serait à l'origine. Cette glorification confine au culte de la personnalité. Il n'y a qu'une vérité. Ensuite mon ami Fred nous dit que les habitants de Gaza, vivant dans une prison à ciel ouvert, "sont tenus à l'écart de la vie économique".

Interrogé sur les dirigeants des banques, concernant ceux qui ne renonceraient pas à leur bonus, le mec Freddy déclare "nous les désignerons à l'opinion publique". J'ai envie d'ajouter qu'ils seront lynchés en place publique et que leur famille devra porter une étoile dorée. La production industrielle de propos démagogiques conduit à toutes les bassesses. Sur sa lancée, il affirme que les banques n'ont pas répercuté la baisse des taux. Il suffit de prendre la peine de se renseigner pour apprendre que les taux ont baissé sensiblement depuis le mois de décembre. Par contre, il est vrai que le secteur bancaire est plus sélectif. Avec le conservateur, le banquier est le deuxième bouc émissaire qui atténue les effets de la politique gouvernementale.

Pour faire bonne mesure, mon Frédo nous gratifie de son couplet défense des usagers, citoyens les plus modestes, contre les syndicats irresponsables dont "les gens comme sud qui ne respectent pas la démocratie" Il précise que ces gens abusent du droit de grève et devraient être condamnés par la justice et interdits de mandat syndical.

Pour terminer je souhaite vous faire part de la tristesse qui m'a envahi lorsque j'ai appris que mon ami Frédo ne serait plus porte parole de l'UMP. Je me suis ressaisi en me disant que cela ne l'empêcherait pas de parler.

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