mercredi 28 janvier 2009

Qui suis-je (moi émois 3)



Ce cache-cache sexuel a duré de long mois. A cette époque j'étais enfant unique. Il m'était donc impossible de faire des comparaisons. Etant le fruit de l'amour d'un couple conventionnel, mon regard aurait pu croiser le loup paternel. Durant les premiers mois de mon existence, j'ai passé mes nuits dans la chambre parentale. Cette localisation m'a toujours étonné. Je l'ai vécu comme une source de traumatisme.

J'ai passé mes premiers mois dans un environnement presque exclusivement féminin. J'ai, après m'être frotté à une intime réalité, d'abord été réceptionné dans les bras de la sage-femme qui est la première personne dont j'ai distinctement entendu la voix. Ce n'est que beaucoup plus tard que j'apprendrais qu'elle avait dit "C'est un garçon". Encore enduit des fluides maternels, j'ai été déposé sur le ventre de ma mère. Sur le coup je n'ai pas pleuré, persuadé que j'allais retourner là d'où je venais. C'est lorsque que l'on m'a lavé et emmailloté que "le doute en moi s'est immiscé". Ensuite, un inconnu a fait quelques apparitions agrémentées de vagues sourires. Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai pu l'identifier comme étant mon père. Mais dès sa première visite j'ai eu un mauvais pré-sentiment. Ce que je n'ai pas apprécié c'est qu'il apparaisse à l'improviste. Ce qui était d'autant plus gênant que parfois j'avais le sein de ma mère dans la bouche, ce qui chez moi avait pour effet de provoquer une crispation. Mes gencives édentées se refermaient sur le tétons. Les jours passant, j'ai dû me rendre à l'évidence que je resterai définitivement dehors.

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