lundi 29 juin 2009

Percheman

Dimanche nous étions invités au baptême de notre dernière nièce en date, j'ai nommé Angele tout juste un an. Après avoir assisté à la cérémonie, nous étions, nous les représentants de la communauté chrétienne, tous unis par le même désir : trouver quelque chose à manger dans les meilleurs délais. Ce désir fut somme toute comblé rapidement. Quant à la spiritualité dont nous avions fait le plein à l'église, elle s'est rapidement dissoute dans les bulles du cocktail composé par deux individus responsables de cette sournoise mixture. Heureusement pour moi, j'avais décelé dans le regard de l'un d'eux la perverse lueur du terroir. Je me suis donc contenté d'un verre de jus d'orange. Mais le mauvais sort n'avait pas dit son dernier mot. Pour le repas qui a suivi, par ailleurs excellent, je me suis retrouvé à la même table que ces deux individus qui, tout au long du déjeuner, ont pris un malin plaisir à remplir constamment mon verre et ce d'un très bon cru ce qui est un moindre mal. J'ai donc éclusé plus que de raison.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais tout repas "de fête" a son comique de service. Nous avions le nôtre. Afin de garantir son anonymat nous l'appellerons Nono et pour qu'il puisse lui se reconnaître nous l'appellerons Nono l'écolo. A la table, vous avez ceux qui écoutent, plus communément appelé le public, plus ou moins bon, on ne gagne pas à tous les coups. Vous avez le relanceur qui est souvent un complice du rigolo. Vous avez ceux qui interviennent, pathétiques quand ils essayent d'être plus rigolos que le rigolo, reposants quand leur intervention ne nécessite que l'écoute. Et vous avez celui qui se prend pour l'intellectuel du lot, qui ne cherche pas à rivaliser avec le rigolo mais qui profite des moments où se dernier reprend sa respiration pour lancer une réflexion qu'il estime judicieuse et définitive.

Mais revenons à notre Nono qui a su, comme le disait Gotainer, être âpre à la tâche pour nous faire rire. Je vais être honnête, nous avons beaucoup ri et ce pour notre plus grand plaisir. Comme disait le même Gotainer, "Oh lui alors, i devrait faire du cinéma!". Tout en l'écoutant, j'ai observé sa compagne et j'ai remarqué que pas une fois elle n'a ri aux blagues de son Nono. Je me suis donc dit qu'il devait ressortir les mêmes à chaque repas. Donc, à moins d'être un adepte du comique de répétition, il ne serait pas judicieux de renouveler l'invitation. Ce qui m'a étonné, toujours concernant Nono, c'est qu'il nous à fait part, non sans fierté, de ses particularités ethno-culturelles en tant qu'originaire et habitant du Perche profond et éternel. Je n'aurais pas été étonné si il nous avait parlé de la chasse à la galinette cendrée. Bêtement je m'attendais à quelqu'un de posé et prudent, avare de ses paroles. Que nenni. C'est un percheron de la branche marseillaise. Par contre, sa compagne est percheronne pour deux.

Voilà, c'est fini.

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