mercredi 17 juin 2009

Forcément, ça va marcher beaucoup moins bien



Oui, je pense qu'on va dépasser probablement les 6% sur l'année 2009, parce que la croissance a été revue en baisse, et donc à ce moment-là, quasiment automatiquement, cela a eu un impact sur les déficits", a expliqué Eric Woerth ce matin. "Aujourd'hui, la dépense de l'Etat est contenue comme jamais, elle au niveau de l'inflation. Mais nous avons le problème des recettes, par exemple l'impôt sur les sociétés, on le sait bien, rentre beaucoup moins bien, mais nous l'acceptons et nous l'assumons", a ajouté le ministre. Pas question pour autant d'augmenter les impôts, a répété Eric Woerth, jugeant que ce serait "une solution de facilité".

C'est le genre de phrases qui me réjouit. Chaque élément fleure bon l'hésitation, l'approximation et ce encadré par le plus grand sérieux. "Oui, je pense qu'on va dépasser probablement", ça c'est du ceinture-bretelles

"parce que la croissance a été revue en baisse". Il a trouvé la coupable et il veut nous faire comprendre que c'est comme ça, il n'y peut rien et puis c'est tout.

Le caractère inéluctable se confirme."et donc à ce moment-là, quasiment automatiquement, cela a eu un impact sur les déficits". On sent poindre le fatalisme.

"l'impôt sur les sociétés, on le sait bien, rentre beaucoup moins bien" Cette phrase me fait penser à la réplique de Bourvil dans le "Corniaud". Le "on le sait bien" rend tout débat inutile, sans que nous sachions qui est ce on. L'évidence anonyme.

"mais nous l'acceptons et nous l'assumons" Il tente de nous faire croire à son volontarisme, à son sérieux, à son courage avec une phrase qui n'a pas de sens. Ils l'acceptent comme si ils avaient le choix et ils l'assument ce qui ne veut rien dire.

En conclusion, nous pouvons dire que, sans état d'âme, notre ami Eric ne contrôle pas grand chose mais qu'il le fait avec sérieux.

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