Vous êtes chez vous, dans la pièce où vous vous sentez le
plus chez vous. Il n'existe pas d'autre endroit où vous préféreriez être à cet
instant précis. Dans la main droite vous tenez le nouveau disque de Second
Floor Orchestra. Probablement jalouse, votre main gauche attend son tour.
Encore protégées par la cellophane, les trois lettres SFO. Vous les
regardez. Vous vous souvenez de leur précédente galette argentée. Une six
titres comme autant de balles qui sifflent encore à vos oreilles. C'est pour ça
que vous hésitez. Et si la nouvelle était moins bonne. Vous savez que c'est
ridicule mais vous sentez en vous le doute s'immiscer. Vous aviez écouté les
six plages et imperceptiblement vous vous vous étiez éloigné du rivage en
partance vers un autre continent. Comme la dernière goutte d'une substance
inconnue, le dernier riff de "Lemon tree" a transpercé votre cortex
et s'est répandu, transformant votre cerveau en une zone d'infinis plaisirs. Et
puis plus rien. Vous étiez là, seul, abandonné au milieu de l'océan, avec déjà
cette sensation de manque. Bercé par des vagues de désespoir, vous étiez prêt à
balancer un SFO à la mer.
Et puis un nouvel opus s'est, comme une fleur, déposé dans
les bac (expression un peu vieillotte). Vous êtes comme Ulysse découvrant le
sixième continent. Avec un peu d'appréhension, comme une première fois, vous
glissez l'objet dans la fente. Et là vous découvrez que les gaziers sont sur le toit de l'immeuble. Vous savez que cette galette couleur diamant vous allez vous la mettre et vous la remettre jusqu'à assèchement des muqueuses. Comme si les désormais six garçons de Second
Floor avaient conscience de votre attente, le premier titre, une bouée à
laquelle on s'accroche, s'appelle "I need to believe". Un peu qu'on a
besoin d'y croire! Et puis? Et puis dès les premières notes vous avez la
sensation que SFO à croisé le chemin de Phil Spector. A coups de riffs, de
caresses blanches et noires, de baffes rythmiques et de suavité vocale s'édifie
entre vos oreilles le mur du son. C'est la tour Eiffel qui s'érige, c'est
l'obélisque qui surgit. Vous avez envie de toucher ces "Little
creatures", un titre qui commence avec la voix de Jorge, un sucre d'orge
qui va et vient entre les lèvres, une mélodie qui vous fait sautiller, une
rythmique qui se retient, un clavier qui frôle. Et d'un seul coup, alors que
vous pensiez finir le morceau en souplesse, Phil et Julien font déferler une vague de riffs qui vous découpent, vous décapitent, vous vrillent, vous dévastent pendant que la voix vous intime l'ordre "Go away!" mais quand bien même vous le voudriez, de ses baguettes magiques Nicolas vous renvoient dans les cordes de Chris. Manu est le seul qui vous offre ses touches de compassion. Épuisé mais heureux, une dernière salve de toms et cymbales vous achève et termine le boulot. Une seule envie flotte dans votre esprit encore chaviré "Again, bloody SFO!"
Vous avez l'irrépressible envie de leur crier "Hey guys, I'm still crazy about you!"
CONCERT LE 18 OCTOBRE 20H FRANQUEVILLE SAINT PIERRE
Vous avez l'irrépressible envie de leur crier "Hey guys, I'm still crazy about you!"
CONCERT LE 18 OCTOBRE 20H FRANQUEVILLE SAINT PIERRE
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