Une chronique de France culture m'a donné envie d'écrire ce
qui suit.
Notre vie serait comme les mathématiques, la physique, de la
chimie ou toute autre matière scientifique. La solution à nos problèmes serait
une formule. Pas une formule par problème mais une seule et même formule qui
serait à l'homme politique ce que la pierre philosophale est à l'alchimiste. Si
cette formule change en fonction des circonstances, elle garde toujours son
caractère universelle. Chacune d'elles s'impose comme une évidence, marquée au
coin du bon sens. Une de ses particularités est qu'elle s'affranchit de tout
débat, de toute remise en cause. C'est une vérité révélée.
"Le choc de compétitivité" est la dernière formule
en date. Répétée à l'envie, en toute circonstance, dans tous les débats et par
tout un chacun, elle est devenue un gimmick, une incantation que l'on annone
sans plus s'interroger sur son sens, sur son contenu. Ah mais oui, où avais la
tête, mais c'est bien sûr le choc de compétitivité qu'il nous faut. La formule
se suffit à elle-même. Sa particularité est qu'elle concentre en son sein toute
la violence d'un modèle de société qui s'impose à nous. "Le choc"
c'est quoi? Une claque dans la gueule, un coup de pied dans le cul, une
décharge électrique à destination de notre cerveau? A bien y réfléchir, cette
formule est un pléonasme. La compétitivité est un choc, une sanction, un
couperet. Elle a l'avantage d'éviter de s'interroger car elle est présentée
comme étant une urgence. C'est un concept conservateur qui fait fi des remises
en cause, qui n'aborde pas le fond mais tente de rafistoler. La compétitivité
n'a que faire de la démocratie. Elle est à l'économie ce que l'horizon est à la
ligne d'arrivée.
Je reviendrai un autre jour sur la formule du pain au chocolat dérobé.
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