jeudi 25 octobre 2012

Mais c'est bien sûr

Une chronique de France culture m'a donné envie d'écrire ce qui suit.
Notre vie serait comme les mathématiques, la physique, de la chimie ou toute autre matière scientifique. La solution à nos problèmes serait une formule. Pas une formule par problème mais une seule et même formule qui serait à l'homme politique ce que la pierre philosophale est à l'alchimiste. Si cette formule change en fonction des circonstances, elle garde toujours son caractère universelle. Chacune d'elles s'impose comme une évidence, marquée au coin du bon sens. Une de ses particularités est qu'elle s'affranchit de tout débat, de toute remise en cause. C'est une vérité révélée.
"Le choc de compétitivité" est la dernière formule en date. Répétée à l'envie, en toute circonstance, dans tous les débats et par tout un chacun, elle est devenue un gimmick, une incantation que l'on annone sans plus s'interroger sur son sens, sur son contenu. Ah mais oui, où avais la tête, mais c'est bien sûr le choc de compétitivité qu'il nous faut. La formule se suffit à elle-même. Sa particularité est qu'elle concentre en son sein toute la violence d'un modèle de société qui s'impose à nous. "Le choc" c'est quoi? Une claque dans la gueule, un coup de pied dans le cul, une décharge électrique à destination de notre cerveau? A bien y réfléchir, cette formule est un pléonasme. La compétitivité est un choc, une sanction, un couperet. Elle a l'avantage d'éviter de s'interroger car elle est présentée comme étant une urgence. C'est un concept conservateur qui fait fi des remises en cause, qui n'aborde pas le fond mais tente de rafistoler. La compétitivité n'a que faire de la démocratie. Elle est à l'économie ce que l'horizon est à la ligne d'arrivée.  
Je reviendrai un autre jour sur la formule du pain au chocolat dérobé. 

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