jeudi 21 avril 2016

Etre l'autre, dieu merci (1)

Se mettre à la place de l'autre. Il nous arrive de dire "Bah, mets-toi à ma place." Le plus souvent cette phrase est une bouteille lancée dans la mer du scepticisme et contient une justification pour obtenir la bienveillance de l'autre. Justifier que nous n'avions pas le choix (cette fois ci). Qui est l'autre? C'est, supposons-nous, celui qui juge. Comme nous n'assumons pas ce que nous avons fait ou dit, lâchement et désespérément, nous cherchons quelqu'un qui nous comprendra. Nous comprendre. Comprendre l'autre. Je me suis assigné cette mission. J'allais me mettre à la place de l'autre et il était dit, putain, que j'allais non seulement le comprendre mais en plus devenir l'autre. Il me fallait trouver un sujet porteur. Je dois avouer que je n'ai pas eu à chercher longtemps. La religion s'est rapidement imposée.
Je me suis dit que l'idéal serait d'être le couteau suisse de la religion. J'allais toutes les épouser. Le premier objectif a été de les caractériser. La tenue vestimentaire était une évidence. Au début, je me suis dit que j'allais faire dans l'unisexe. Je me suis donc mis un voile sur la tête, hijab pour employer le mot juste (juste?). Mais je me suis rapidement rendu compte que cela présentait un caractère ridicule et pouvait être assimilé à de la censure . Ridicule car je suis chauve, je n'ai donc rien à cacher et de ce fait ne risque pas de provoquer ce désir bestial qui caractérise l'homme quand il voit une mèche. Censure car en mettant le voile, je cacherais la kippa que je me proposais de placer sur le sommet de mon crâne. (suite demain).

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