mercredi 25 mars 2009

Et une quiche, une

Comment vous dire? Ce sujet me trotte dans la tête depuis déjà longtemps. Je l'ai abordé ici et là mais comme l'on caresse son chien le soir devant sa cheminée, ce qui n'a rien à voir avec le fait de peigner la girafe.

Le sujet est à peu près celui-ci : la difficulté des politiques à ne pas être agressifs ou à ne pas tourner en dérision, à dévaloriser une opinion qui leur est contraire et qui exprimée par un intellectuel.

Cette formulation me paraît si peu claire que je me demande si je ne vais pas laisser tomber. Bon, j'essaye. Je commence par un contre exemple, tant qu'à faire.

Il y a quelques jours, Dominique Paillet, un des porte-parole de l'UMP, déclarait que, concernant la crise, il voyait le bout du tunnel, précisant que la sortie de crise était pour début 2010. Pour crédibiliser ses propos, il ajouta "Il suffit d'écouter les économistes." Il ne pouvait ni être plus précis ni plus convainquant. Moins visionnaires ou plus prudents, que ce soit le premier ministre ou notre président, ils prennent soin de nous répéter, à juste titre, qu'il est impossible de dater la fin de la crise. En l'occurrence, mon mimi s'appuierait sur l'avis d'experts.

Par contre, les experts sont parfois discrédités. Prenons l'exemple de Rachida Dati qui affirmait "Nous ne laisserons pas une partie de notre jeunesse s'ancrer dans la délinquance sous prétexte que certains idéologues qui ne vont jamais sur le terrain nous interdisent d'agir."
L'expert devient idéologue, ce qui dans la bouche de la ministre est synonyme d'obtus, de totalitaire. L'idéologue reste confiné dans son bureau, loin de la vrai vie que, pour ce qui la concerne, la ministre connait bien. Nous ne savons pas qui sont ces idéologues mais ils semblent avoir le pouvoir d'interdire à un ministre d'agir. Il nous faut comprendre que l'idéologue entrave la démocratie. Bien sur, la ministre, courageuse, ne s'en laisse pas conter et va braver l'interdiction. Le fait qu'elle précise "certains idéologues" nous indiques peut-être qu'il y a les bons, qui vont sur le terrain, et les mauvais.

Tout comme notre président, cette ministre ne conçoit pas les termes d'un débat ni la notion d'alternative. Vous êtes pour ou contre elle. Elle semble avoir besoin d'un ennemi pour légitimer ses décisions. Elle est là pour protéger la jeunesse. Comme elle ne nous précise pas qui sont ces idéologues, il nous est impossible de connaître leur argumentation.

Le monde de Rachida Dati est peuplé de bons et de méchants.

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