jeudi 15 mai 2008

Robert et moi




Nous arrivons devant le Grand Rex et nous nous plaçons dans la file d'attente qui me donne l'impression d'être un rassemblement de mamans et de papas. Nous finissons par pénétrer dans la salle qui est au demeurant très belle. Je passe sur la première partie. Après les sempiternels réglages de micros, d'instruments, de câbles et autres serviettes, tout semble prêt. Pour l'anecdote, six ou sept roadies s'agitent sur la scène puis disparaissent. On se dit que c'est bon. Quelques secondes plus tard un clampin apparaît histoire de tout revérifier. Un deuxième le rejoint pour lui glisser quelques mots à l'oreille et en repartant il en profite pour mettre deux trois coups de pied dans les câbles. Celui qui a tout vérifié se dirige vers la sortie et au dernier moment bifurque vers les micros et en déplace un de dix centimètres.

L'ombre tombe sur la scène, les musiciens prennent place et commencent à jouer. Quelques secondes plus tard le duo fait son entrée. J'entends la voix de Robert et je sais tout de suite que c'est un bon soir. Elle est claire, libre. Elle lui ressemble. Il la fait voyager, la lâche, la reprend. Je découvre la voix d'Alison Krauss. Elle peut être puissante, discrète, sans entrave. Concernant les musiciens, le batteur, costume-cravatte, a de l'énergie et une position particulière. Les autres, dont T Bone Burnett, m'ont semblé être de bons techniciens.

Nous avons eu droit à une version country de Black Dog, quelques reprises de Robert et l'essentiel du disque Raising Sand. Ce fut un concert agréable mais un peu frustrant. Autant la voix d'Alison Krauss est magnifique, autant son jeu de scène est pire qu'inexistant. Elle paraît empotée, ne sachant pas quoi faire de son corps et ses talons hauts n'ont rien arrangé. Elle aurait pu jouer dans la petite maison dans la prairie. Robert, ne voulant pas tirer la couverture à lui, nous l'a fait discret, en dedans, tout en nuances et retenue avec un déhanché aux ondulations orientales. Pourtant je sentais qu'il aurait pu casser la baraque mais au risque de casser le duo. Krauss n'a pas le physique de sa voix. Le public est resté sage mais sentait que Robert pouvait les enflammer, les faire gueuler de bonheur.

J'ai vu Robert mais je suis un peu frustré. J'attends avec impatience le prochain concert.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je n'ai pas autant d'esprit ni de plume que ce que je viens de lire.

Ton 1420ème visiteur (assisté de Jean-Baptiste),

Michèle