dimanche 11 mai 2008

Chronique du matin

Je suis donc dans la cuisine où règne le calme. J'aime être seul mais ce n'est pas toujours le cas. Mon propos ne porte pas sur les matins du week-end qui ont une saveur particulière.

Vous aurez compris que le petit déjeuner n'est pas un moment de convivialité. Je ne suis pas en état de supporter les autres, leurs habitudes, leur manies, leur odeur, leur conversation, leurs questions auxquelles je ne réponds pas. N'allez pas croire que je suis un ours pour autant. Le petit déjeuner est le prolongement du sommeil. Il m'appartient, je ne le partage pas. C'est un moment de suprême égoïsme.Le face à face avec le bol fumant

Mais revenons au moment où j'entre dans la cuisine. Il n'y a rien, tout est à faire. Je ne fais pas partie de ceux qui préparent la table la veille. Je devine comme cela doit être rassurant et apaisant de se coucher en sachant que la table est prête et qu'il ne restera plus qu'à appuyer sur le bouton de la cafetière. S'endormir avec l'image des bols, des pots de confiture. Je devine le sourire de contentement se déposer sur le visage du dormeur. Je dois vous avouer que j'hésite également à faire partie de ceux qui la mettent le jour même. Je devine combien il doit être agréable d'entrée dans la cuisine et de constater que tout est prêt. Il m'arrive de le faire mais le coeur n'y est pas.

Donc j'arrive, j'allume la radio. C'est un moment très important. Je ne conçois pas un petit déjeuner sans radio. Pourtant, sans que je n'arrive à l'expliquer, je fais partie d'une famille qui ne parvient pas à conserver ses postes de radio en bon état. Nous cassons les antennes, le bouton du son n'en fait qu'à sa tête. Il suffit de le tourner d'un millimètre dans un sens où dans un autre pour que l'on ne distingue qu'un chuchotement ou un cri qui réveille toute la maison.

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