mercredi 14 mai 2008

Robert et moi



Comme je vous l'ai laissé deviner, hier j'étais à Paris accompagné en cela par ma dulcinée pour le concert de d'Alison Krauss et Robert. Pour ne rien vous cacher, dans la voiture, nous ressemblions à "maman et papa vont à la capitale". Maman, le nez plongé dans le plan posé sur les genoux essaye de se repérer, de mettre en adéquation l'environnement avec sa traduction topographique. Puis, comme sortant d'un moment d'apnée, elle redresse la tête, regarde à gauche, à droite pour vérifier si quelque chose correspond et replonge. Pendant ce temps, papa égrène les noms de rues, de boulevards, de ponts comme autant de petits cailloux. Ensuite, maman, GPS de l'approximatif, dit à papa "va tout droit, vas-y continue, ah, on aurait dû tourner, ça fait rien continue tout droit, on va rattraper plus loin, tu prends le prochain pont dès que tu peux". Papa tourne et dit "et après?". Un silence de quelques secondes. Maman commence à tourner le plan dans tous les sens. Les habitués perçoivent une hésitation teintée d'inquiétude. Maman, copilote bénévole, ne sait pas si elle tient le plan dans le bon sens. Papa se gare sur la gauche pour effectuer un briefing et redéfinir les objectifs. Le fait que l'itinéraire se trouve à cheval sur deux pages d'une même feuille, ne facilite pas les choses. Après remise à plat, le constat est sans appel: nous avons inutilement traversé la Seine. Nous reprenons un pont dans l'autre sens. Maman et papa ont la sensation d'avoir repris leur destin en main. "C'est quoi la rue là?" Maman ne voit pas de loin alors que papa si. Ils sont complémentaires. "Rue Royale". Un petit moment de flottement. "Oui, c'est ça!". C'est le soulagement général accompagné d'un sourire qui indique une détente tant physique que cérébrale. Direction le Grand Rex.

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