samedi 20 février 2016

Un soir au cinéma



Comme quoi, il arrive que nous nous fassions des idées. Il y a quelques jours, j'étais de passage dans la cité de notre prochain président. Il est encore sur les rives du pouvoir dont il voit le flot s'écouler vers l'océan. Il pleuvait. Pas tout le temps mais suffisamment pour dissuader, pour dissuader de se baguenauder, pour choisir l'abri. Mais quel abri choisir. Nous sommes d'accord sur le fait qu'il doit être culturel. Soit. Culturel mais pas trop quand même. Après un passage en revue des possibilités offertes, nombreuses au demeurant, nous nous retrouvons devant l'entrée d'un cinéma (Utopia Saint Simeon que je ne saurais trop vous recommander)
Et là, il faut à nouveau choisir. Les questions se succèdent. Il est quelle heure? Qu'est-ce que vous voulez voir? Qu'est-ce qu'il y a? Ça dure combien de temps? Ça dépend, qu'est-ce que vous voulez faire après? T'es sûr, j'ai pas lu de bonnes critiques? Bon alors, qu'est-ce qu'on décide? D'accord, on a qu'à aller voir ça.
Ça, c'est Anomalisa. Les critiques sont unanimement positives. J'aurais dû me méfier. Par je ne sais quel truchement, film d'animation m'a fait penser à mon enfance, qui n'a pas été si malheureuse que ce qui a pu en être écrit ici ou là, à Disney, aux faons, aux princesses alanguies et allongées, aux princes charmants penchés sur le visage de leur promise. Je m'attendais à des bisous, à des larmes à l’œil, à des regards langoureux, à des sniff-sniff, à des châteaux étincelants, à des "et  ils eurent beaucoup..." 
Mais à l'arrivée, rien de tout cela. Il y avait bien une sorte de château mais qui aurait fait partie d'une chaîne hôtelière. Un prince mais nourrit aux hamburgers et à l'haleine fétide d'alcoolique. Une princesse dont on préférerait qu'elle s'endorme pour de bon. Comme le dit un de mes beaux-frères quand il ne comprend rien à un livre ou à un film, je ne suis manifestement par rentré dedans. Ambiance interlope, personnages pathétiques dont les malheurs, les états d'âmes, les quêtes m'ont laissé indifférent. Pas de méchants, pas de gentils. Des paumés et des cyniques. Une impression de malaise.
 Je n'ai pas versé de larmes. 








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