dimanche 14 décembre 2008

Une page se tourne


J'ai constitué mon album érotique, personnel et virtuel vers la fin des années 60. Je pouvais le feuilleter à tout moment quelque soit l'endroit où je me trouvais. Il avait pour principale fonction de faciliter la satisfaction immédiate et rapide. Je le feuilletais et choisissais celle qui était la plus à même de correspondre à mon fantasme du moment. Le choix était relatif. Toutes celles que j'avais couchées sur les pages de mes désirs avaient de nombreux points communs. Les formes palliaient le manque d'imagination. Les lèvres, la chevelure, les seins (j'évite le mot poitrine qui me fait penser à la charcuterie)et puis...



Elles étaient là à ma disposition, toujours disponibles, pas farouches, compréhensives. Mais ayant toujours été un garçon élégant et délicat, nous avions convenu que je ne faisais que regarder.
Vous vous demandez pourquoi je viens ainsi vous parler des prémisses de ma vie sexuelle. Une de mes premières icônes, peut-être la première, fut Bettie Page, archétype de la pin-up. Même si aujourd'hui, ouvrant pour la première fois depuis de nombreuses années mon album, je me demande ce que je lui trouvais, c'est avec émotion et tristesse que j'ai appris sa mort. Je me suis dis qu'approchant de la mienne, je l'ouvrirai plus souvent.

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