mardi 16 décembre 2008

Et une quiche, une



J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de vous faire part de la tendresse que m'inspire ma copine Lolo. Je me dois de reconnaître qu'elle adopte parfois des positions qui me donnent satisfaction. Elle a par exemple affirmé son opposition à l'amendement Marini sur les pertes boursières.

Je ne peux pourtant m'empêcher de lui attribuer, avec retard, la quiche de la semaine dernière. La quiche servie dans le plat du dimanche qu'il faut manger avant qu'elle ne refroidisse. "C'est quoi ce petit goût?" "Ah, tu as remarqué! J'ai mis un peu de paprika. Tu aimes?" "C'est original, en tout cas."

Donc, la petite Lolo a donné son avis sur le travail dominical. De son point de vue il existe "une demande de consommation le dimanche qui est spécifique. Il faut la laisser s'exprimer" ce qui est la moindre des choses dans le pays des droits de l'homme et elle ajoute "Ce qui est bien, c'est le mouvement. On avance au meilleur rythme possible. Nous progressons, c'est un signe de modernité". Elle est toujours dans son trip il faut être moderne. Quand j'étais petit, ma mère m'envoyait acheter des bricoles à l'épicerie "Le comptoir moderne". Le patron portait un béret et une blouse grise, quant à la patronne, un regard à son visage vous prévenait qu'avant d'entrer dans la boutique, vous aviez intérêt à savoir ce que vous vouliez.

Pour Lolo, l'extension des ouvertures dominicales est aussi "un enjeu de modernité qui saute aux yeux" car "les contraintes actuelles de la législation se heurtent au style de vie actuel". Adepte de la nuance elle déplore un "glissement sémantique" dans ce dossier, estimant que "le débat n'est pas sur le travail le dimanche (...) mais sur l'ouverture de certains commerces le dimanche". Ce qui ne l'empêche d'ajouter qu'elle est pour une ouverture dominicale "beaucoup plus facile" Il semble que ce soit déjà facile mais elle en veut plus.

Comme souvent chez Lolo ce qui compte c'est l'entreprise, l'économie, la France, non pas en tant que nation, mais en tant qu'unité de production mais avec Lolo il n'est jamais question de femmes et d'hommes, d'aspiration. Elle parle de liberté, réduisant cette valeur à celle d'entreprendre. Il y a toujours trop d'Etat sauf quand elle vient réclamer des subvention et en profite pour faire du chantage à l'emploi. A l'entendre, le salarié finirait par douter de sa légitimité à percevoir un salaire à la fin du mois. Lolo oublie que nous sommes une communauté et que l'intérêt général n'est pas la somme des intérêts particuliers. Elle serait plus inspirée de mener à bien la négociation sur la santé au travail qui traîne depuis trois ans.

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