dimanche 21 décembre 2008

Et une quiche, une



Cette semaine, nous décernons une quiche constitutionnelle. Avant cela une rapide introduction contextuelle (ce n'est pas une contrepèterie). Vous avez en mémoire la récente révision constitutionnelle dont l'un des objectifs est de revaloriser le pouvoir législatif en renforçant son pouvoir de contrôle, en donnant des responsabilités à l'opposition, en permettant au parlement d'établir l'ordre du jour à égalité avec le gouvernement...

Persuadé de la bonne foi et de la bonne volonté de notre président, je me disais, qu'avant même la parution des décrets et de la modification du règlement interne de l'assemblée, des signes avant coureurs d'une démocratie rénovée nous seraient adressés. Que nenni. On ne compte plus les textes adoptés en procédure d'urgence, notre président convoque et recadre les parlementaires de l'UMP, du seul fait qu'un texte soit issu du programme présidentiel il doit, envers et contre tous, être adopté même si son urgence n'est plus qu'idéologique. Tout cela au nom de la réforme qui est devenue une fin en soi à défaut d'avoir élaboré un projet de société mobilisateur.

Lorsque qu'un membre du gouvernement est interrogé sur les difficultés que rencontrent certains français pour trouver un logement, pour percevoir un salaire décent sans avoir besoin de travailler 45 heures hebdomadaires, pour se soigner compte tenu du fait que nombre de médicaments sont moins ou plus remboursés, sur les conditions de vie des détenus, des sans domicile fixe, sur le traitement réservé aux sans papier... la réponse est de plus en plus souvent "Jamais un gouvernement n'avait autant réformé" et de citer la réforme de ceci, de cela...

Mais, certainement contrarié par la résistance d'une partie de la majorité qui retarde le vote des projets de loi, j'ai entendu, sur RTL, mon ami Dominique Paillet, qui n'est plus que le porte parole d'une partie de l'UMP, énoncer un nouveau concept : l'application de la loi avant son vote. Au journaliste qui lui demande si il est normal que la publicité soit supprimée à partir de 20h à compter du 5 janvier sur les chaînes de télévision publiques, il répond en substance que puisque la loi finira par être votée rien ne s'oppose à ce qu'elle soit appliquée dès maintenant. Pour donner plus de poids à ce qu'il considère comme légitime, il précise que le PDG de France 2 avait d'ores et déjà prévu sa programmation 2009 sans publicité. Pour terminer, il prend soin de préciser que puisque l'opposition avait en son temps évoqué cette suppression de la publicité, elle ne pouvait aujourd'hui s'y opposer.

Histoire de ne pas traîner en route et de passer à l'étape suivante, je propose à mon ami Domi le prochain concept : projet rédigé fait force de loi.

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