mercredi 14 décembre 2016

A peu près

Je me suis souvent gaussé de la syntaxe approximative, voire de son absence, d'un ancien président de notre République et qui avait vocation, contrariée, à le redevenir. Ce n'était de ma part pas très original ni très charitable. Disons-le tout net, mon attitude était mesquine. Cet homme n'a pas fait les grandes écoles. Il ne lit pas, ce qui l'a empêché d'apprécier la Princesse de Clèves. Il côtoie principalement des personnes qui ont dû choisir entre apprendre à compter et apprendre à lire. Un environnement peu sensible aux subtilités syntaxiques et lexicales. Je peux donc lui reconnaître , au moins dans ce domaine, des circonstances atténuantes.
Je me disais qu'en revanche il n'en serait pas de même avec notre gentleman farmer de la Sarthe, homme d'une rigueur distinguée à l'élégance toute châtelaine. Alors, quelle ne fut pas ma stupéfaction et ma profonde déception lorsque je l'entendis ainsi s'exprimer :
« Je pense que c’est une méthode qui est efficace […] et qui est juste, parce qu’au fond les personnes qui ont des revenus un peu plus importants, eh bien elles peuvent quand on va à la pharmacie acheter quelques médicaments de confort, les payer directement. »
N'ayant pas compris le sens de ses propos, je n'émets aucun jugement sur le fond.

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