lundi 16 mars 2015

Tu vois

Tu vois, la vie est une vague. C'était la première pensée du matin. Je sais, il faut oser appeler ça une pensée. Pour ramener les choses à leur juste valeur, je dirais que cette phrase est la première chose à laquelle j'ai pensé en me réveillant. Ensuite, j'ai continué d'y penser. Sans qu'elle ne soit encore formée, je l'ai sentie approcher dès hier soir. Une intuition. Au tout début, cette vague est indiscernable. Ce n'est même pas grand chose. Il n'y a pas encore de matière pour Ujuo. Au large, on pourrait deviner un souffle qui s'accélère. Elle nait d'une nécessité d'énergie comme les restes d'une nostalgie d'étoile. Elle nous parvient au travers des tourments de celles qui l'ont précédée. Elle peut disparaître dans l'anonymat de la nuit. Ou elle nous apparaît dans la lumière du matin, parée de l'immensité. Dans sa chute elle trouble le rivage d'un claquement qui se prolonge dans l'écume. Souvent nous aimerions qu'elle poursuive sa course au-delà.

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