mercredi 4 mars 2015

Smack deux



« J’attends l’amour. Cet amour m’apparaîtra un matin sous la forme d’une princesse charmante. Elle déposera un baiser sur ma joue qui me fera sortir du sommeil. J’ouvrirai les yeux et elle m’apparaîtra. Je saurai tout de suite que c’est elle. Je lui sourirai. Elle me sourira en me caressant la joue. Et puis… »

Si dans les grandes lignes cela correspondait à ce qui était écrit dans le livre, quelque chose ne collait pas. Par contre, il ne faisait aucun doute que princesse charmante il y aurait. Toujours seul dans son lit, il se tourna vers sa table de chevet. Près de la lampe, décorée de figurines représentant Mickey et Minnie, se trouvait le livre que chaque soir sa mère lui lisait. Il le prit et l’ouvrit à la page du baiser. Il lut lentement. Rassuré, il constata à nouveau qu’il n’y avait aucun doute. Un baiser et tout s’enchaînait. Il ne put, malgré tout, s’empêcher de revenir en arrière. La lecture des évènements pré-baiser lui permit de mettre le doigt sur la faiblesse de son propre scénario. Le sommeil dont il était question dans le livre n’était pas n’importe quel sommeil. C’était un sommeil profond. Un sommeil d’une durée inhabituel. Un sommeil qui se mesurait en années.
Bien sûr, si l'on se souvient de cette histoire, qui ne s'en souvient pas, on pourrait objecter que la distribution des rôles est quelque peu fantaisiste dans cette nouvelle version. La finesse de notre héros réside dans le fait que d'une part, il retient l'esprit de l'histoire et que d'autre part il l'adapte aux mœurs de son époque qui ont somme toute beaucoup évolué. Tout compte fait, il milite à sa façon pour le triomphe de l'amour. Un tendre amour qui peut se déchaîner. Pour autant, il lui fallait régler ce problème du sommeil.
Après avoir bien cherché vainement de la cave au grenier un instrument dont la piqure pourrait le plonger dans un sommeil au long cours, il choisit un moyen plus contemporain.      




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