lundi 23 mars 2015

Au pif

Hier j'y suis allé. Le hasard et la distraction m'ont mis dans l'embarras. Il m'arrive d'entreprendre quelque chose (parfois, de briller par imprécision), de me rendre compte que je fais fausse route et de pourtant poursuivre. Je connais bien sûr un moment de doute, ce moment où tout est encore possible, ce moment d'équilibre instable où il suffirait d'un rien pour que le destin...Mais hier, rien de tout cela. Compte tenu des circonstances je ne me l'explique pas.
Sous les coups de 15h (15 coups exactement), je pousse la porte du bureau de vote. Elle s'esquive. J'esquisse un mouvement vers la gauche qu'une suave voix féminine me dissuade de poursuivre. Depuis 22 ans, voilà le 22, je vote dans cette commune et depuis 22 ans, à l'occasion de chaque élection, sur la gauche, juste après l'entrée, se trouve la table derrière laquelle se tient une femme qui s'enquiert auprès de vous pour savoir si vous vous êtes muni de votre carte d'électeur. Si ce n'est pas le cas, elle prend la peine de feuilleter le registre afin de vous indiquer votre numéro de votant que sur un papillon blanc elle note avant de vous le remettre . Et bien hier, cette dame munit de sa table se trouvait à droite de la porte, ce qui en soit ne portait préjudice à personne, électeurs ou candidats. Pour ce qui la concerne, l'urne, précédemment à droite, se trouvait à gauche. Pour autant, après analyse, rien n'explique, ne légitime ce changement. D'autant que les isoloirs qui avant se trouvaient au fond à gauche du bureau de vote, se trouvent en ce dimanche à la même place.
La surprise passée, ayant pleinement intégré la nouvelle configuration, je me suis retrouvé devant les quatre piles de bulletins. Et là, je mets la main à ma poche, non pour soudoyer mais pour en extraire mes lunettes. Après un farfouillage des diverses échancrures, je suis obligé de me rendre à l'évidence (et au forces de l'odre), j'ai oublié mes lunettes. Pour la faire courte, le flou optique s'ajoutant au flou idéologique, muni de trois bulletins (j'ai réussi à deviner lequel était du front), dans l'isoloir j'ai joué à pic et pic et colégram. Je suis reparti avec les deux bulletins restants. Revenu chez moi, je me suis précipité sur mes lunettes pour savoir pour qui j'avais voté. Devinez? 

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