mercredi 10 mars 2010

Stériles


Dans les années 70, j’étais un fidèle lecteur de France-Foot-Ball. Je l’achetais tous les mardis, jour de sa sortie. Il portait bien son nom. Il traitait pour 90% du foot français. Le foot étranger était relégué en fin de publication. Tous les championnats européens étaient passés en revue mais de façon très succincte : les résultats du week-end, le classement et quelques lignes de commentaires. J’avais découvert ce journal au cours de mon année de sixième qui, soit dit en passant, fut une catastrophe. Pendant un cours, notre professeur de français, d’origine italienne, nous demanda, je ne sais plus à quelle occasion, quel était le club champion d’Italie. Je n’en avais pas la moindre idée. La réponse était Cagliari, capitale de la Sardaigne. Sitôt sortie de cours, je posais la même question à celui qui allait devenir l’un de mes beau-frère. Il me répondit sans hésiter Cagliari. J'étais déçu et impressionné. Il m’indiqua qu’il lisait régulièrement France-Foot-Ball, ce en quoi le l’imitai dès la semaine suivante. C’est ainsi que commença ma grande culture footbalistique. De ce jour, plus aucun professeur ne me posa une question sur le foot. Cette seule et unique question orienta mon intérêt vers le foot-ball italien. A cette époque, les clubs italiens avaient adopté un seul et même système de jeu dont l’objectif était, à défaut de marquer des buts, de ne pas en prendre. Chaque mardi, je prenais connaissance des nombreux 0-0- et autre 1-0. Il y a 40 ans de cela.

Pourquoi vous parle-je de cela ? En regardant les résultats de la dernière journée du championnat de France, six résultats nuls 1-1, trois 1-0 et un miraculeux 3-2, je me suis revu acheter France-Foot-Ball chez la libraire du bas de la rue, qui, pendant un temps, fit partie des personnages qui peuplaient les scènes de mes fantasmes onanistes. Ces résultats m'ont fait penser au championnat italien des libéros, du caténaccio immortalisé par l'Inter de Milan d'Hélénio Herrera. Le plus triste est que les club français ne mettent pas en place de système particulier.
Timoré, peureux, pusillanime, la France du foot-ball a peur.



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