mercredi 3 mars 2010

Abracadabra

Depuis 2007, une des phrases fétiches, déclamée comme une formule magique, est "Il n'y a pas de sujet tabou, nous mettons tout sur la table, ou (version menace) nous mettrons tout sur la table." De quoi nous couper l'appétit. Mais comme le chantait et comme le chante encore si bien Jean-Pierre Mader : "Disparue, tu as disparu". Juste avant les élections, il a été fait table rase. Ont disparu le voile "problème" qui semblait si urgent de régler, l'indispensable débat sur l'identité nationale qui devait durer au moins jusqu'à la fin de l'année, la taxe carbone, l'emploi qui en soi n'est plus un sujet de débat puisqu'il est convenu que soit le chômage augmentera au moins jusqu'à la fin du premier semestre, version premier ministre, soit il baissera dans les prochaines semaines, version président. A force de prôner la transparence, ils le sont devenus.

Mais il a bien fallu mettre quelque chose sur la table. Réduits à jouer les gros bras, ils ont mis leur bite et leurs couilles sur cette sacrée table. Nous assistons à une surenchère, à une outrance sécuritaire. Voici l'exemple de PACA où Thierry Mariani, tête de liste UMP, n'a peur de rien : “La sécurité sera le maître-mot de notre action. Nous équiperons les gares de systèmes de vidéosurveillance. Des équipes mobiles assureront la sécurité à bord des TER. Nous aiderons, au cas par cas, les proviseurs à améliorer la sécurité dans les lycées. Nous aiderons les maires à installer des équipements de vidéosurveillance dans leur commune. Enfin, nous développerons des formations professionnelles consacrées aux métiers de la sécurité…” Nombre de candidats font semblant d'oublier que la sécurité, l'ordre public ne sont pas de la compétence des conseils régionaux. Notre président qui, à un titre ou à un autre, est au pouvoir depuis..., oui c'est ça, s'empare chaque jour du sujet, s'indigne de la violence, de la barbarie, de l'insécurité, clame que cela est insupportable, que tout cela ne restera pas impuni, que la justice condamnera avec la plus extrème sévérité, ne respectant pas à cette occasion le principe de la séparation des pouvoir. A l'évidence, l'important n'est pas de résoudre un problème mais d'annoncer que l'on s'en occupe.

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