vendredi 5 mars 2010

Concert


















Mercredi soir, je suis allé à l'Exo7 pour un concert. Concert en deux parties, la première puis la deuxième. La plupart du temps, on vient écouter la deuxième partie, ignorant tout de la première, sans intention de lui porter la moindre attention. Cette première partie est l'occasion de repérer dans le public les amis et connaissances, de garnir la file d'attente pour commander diverses boissons, de parler du dernier concert auquel on a assisté, de choisir avec qui on terminera la soirée...

Une fois n'est pas coutume, rien de tout cela mercredi. J'étais venu écouter la première partie qui a pour nom Second Floor Orchestra, SFO pour les connaisseurs. De gauche à droite, vous aurez reconnu Philippe, choeur à la guitare, dont le talent éclaire la discrétion. Souvent en retrait, il est, comme le centre du même nom, l'âme fatale. Au centre, Jorge, qui en cas de coup de mou, soutient et qui allie la dextérité d'un doigté qui met le rythme dans les cordes à une voix qui nous pousse à dire encore. A droite, Manu aux claviers, dont la queue déjà blanche caresse le dos pendant que ses doigts frôlent, glissent, s'enfoncent pour nous offrir le plaisir clair-obscur des touches qui nous pincent le coeur. N'étaient pas présent sur la scène mais attentifs, Nico dont les pieds en étaient réduits à battre la campagne et Christophe contraint de laisser son manche dans l'étui.

Ce concert acoustique de nos trois camarades, dont un castriste, délicieux préliminaires, m'a laissé frustré. Cinq chansons dont quatre compositions. Comme cinq douces et patientes caresses qui ont fait monter en moi l'envie, cette envie de continuer, d'aller au bout, jusqu'au bout, ce bout qui vous secoue les neurones, ce bout qui distille les notes qui, comme autant de d'humides brûlures, s'immiscent dans les moindres recoins de notre esprit, de notre cerveau primitif. Cinq caresses et mes trois magiciens m'ont laissé là, au milieu de la salle, pantelant, tremblant de ce désir crée mais insatisfait. N'était-ce ma pudeur, je me serais traîné jusqu'à la scène pour les supplier de continuer, d'achever ce qu'ils avait initier. Je fus contraint de me terminer dans ma voiture en écoutant "Slow death". Mais déjà les premiers frissons de leur prochain concert au p'tit bar le 24 avril noyaient ma frustration et ravivaient mon désir.

.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

En tant que pilote de queue, et en particulier, de la mienne,je ne peux réprimer l'envie de poster un petit commentaire.
d'abord pour saluer la verve (avec un "v") de l'auteur de ces lignes ainsi que son humour caustique qui ne nous lasse pas.
Ensuite pour , ne lui en déplaise, rectifier un détail, même si, scientifique pragmatique et rationnel, je penche d'ordinaire pour rectifier plutôt les choses importantes, (je suis long hein ?), un détail disais-je, rapport à la couleur de la sus-dite(avec un "d") queue.
En effet, alors qu'indéniablement je ne peux que constater, avec dépit, que mon appareil capillaire tend à blanchir de façon irréversible (des fois je crois le contraire, mais ce n'est qu'un artéfact luminescent), j'ose affirmer que le phénomène souffre d'une hétérogénéité spatiale, et qu'en conséquence, ce blanchiment n'affecte en rien la queue elle-même, au contraire des racines, qui elles s'apparentent de plus en plus à la culture de l'endive.
Petite coquèterie me direz-vous mais qu'est ce que vous voulez, on se raccroche à ce qu'on peut !

M.

Philippe a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=wmheAe0gJNY