lundi 29 mars 2010

Attention, chute de slip (2)

La plupart du temps je suis seul dans la salle de bain, c'est ce qui me sauve. Sauf à se croire observé, c'est l'endroit où l'on dépose sa pudeur au portemanteau. Pour ce qui me concerne, je profite de mon (court) passage dans la salle de bain pour être sans concession avec ce que je vois, ce que j'aperçois, ce que je surprends, ce que je devine, ce que je touche, ce que je palpe. J'y reviendrai, car tel n'est pas le sujet de cette chronique.

Je suis donc sorti de la douche J'ai procédé à l'essuyage et je m'apprête à enfiler mon slip. Enfiler mon slip est un jour prochain la seule chose qui me restera à faire. J'utilise le mot slip, car j'en trouve la consonance drôle et ridicule. Je le tiens à deux mains et je suis en équilibre sur un pied. Bien que repliant la jambe qui se trouve en l'air et faute de bras assez longs, je suis obligé de pencher le buste vers l'avant ce qui fragilise mon équilibre. C'est justement à ce moment que la crainte de perdre l'équilibre vous fait passer outre le respect des règles élémentaires de sécurité. Le bon sens, ce foutu bon sens, voudrait que l'enfilage s'effectue en douceur. Mais la crainte d'une perte d'équilibre prend le dessus. Au lieu de bien écarter l'ouverture de droite, je commence toujours par la droite, et de glisser en premier mes orteils, je précipite le mouvement.

Je tente le passage en force. L'introduction se fait par le plat du pied alors que l'ouverture droite du slip se devine à peine. Bien sûr, dans ces conditions le pied ne passe pas. Les doigts de pieds s'accrochent au tissu. Comme ils sont encore humides, ils ne glissent pas. Comme, bêtement, j'ai anticipé la réussite de l'opération, j'ai accentué mon inclinaison vers l'avant. Constatant que mes orteils sont prisonniers de mon slip, je force pour tenter de les décoincer en effectuant une gestuelle désordonnée qui accentue le déplacement de mon centre de gravité. C'est la panique. Je rejoue un Titanic slipesque mais je suis seul à la proue. Il n'est plus temps de retirer mon pied. Dans un réflexe je pose le pied enrobé mais plutôt que de le lâcher, je m'accroche des deux mains à mon slip comme à une bouée. Je suis, tête la première, emporté vers l'avant et je me fracasse contre la porte.

J'ai horreur de me laisser em.. par un slip.

Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça.

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