vendredi 4 juillet 2008

Madame (suite et fin)

Et pourtant, il est simple d'exposer un point de vue, d'expliquer sa politique calmement, sans faire sentir à son interlocuteur qu'il ferait mieux de se taire. Ce qui est d'ailleurs curieux c'est ce besoin continuel d'être dans l'affrontement, cette obsession à combattre une chimérique pensée unique pour la remplacer par la vérité. Notre président semble incapable de concevoir l'alternative si ce n'est pour la ridiculiser, l'écraser sous le talon de du bon sens, de l'évidence. Une rhétorique qui n'aurait qu'un objectif, celui de réduire au silence.

Lorsque Audrey Pulvar a souhaité avoir des éclaircissements sur la méthode qui permet 25 000 expulsions, notre président, tout en se sentant mis en cause, a notamment affirmé que la loi votée par la représentation nationale s'appliquait sur l'ensemble du territoire nationale. Il déniait à la journaliste, citoyenne par ailleurs, le droit de s'inquiéter, de s'interroger sur la façon dont était mise en œuvre cette loi. S'il est légitime que la loi soit appliquée, comme la loi SRU qui prévoit dans les communes de plus de 5 000 habitants la construction de 20% de logements sociaux, il est également légitime et du devoir du peuple d'interroger ses représentants sur les moyens mis en œuvre pour appliquer une loi qui a été votée en son nom. Une loi peut être dénaturée par son application.

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