mercredi 4 novembre 2015

Volonté

Ce matin, dans le silence de l'habitude qui accompagne le réveil, j'ai pris une décision. C'était brutal. Prendre une décision n'est pas dans mes habitudes, de surcroît le matin. Faute d'un réveil cérébral, je n'en ai pas mesuré l'ampleur. J'étais le seul à connaître cette décision. J'aurais pu l'annuler sans que l'on puisse me le reprocher. Elle n'avait pas encore été créatrice de droit. Renoncer n'aurait lésé personne. Pourtant, par rigueur morale, je n'ai pas cédé. Il est vrai qu'entre la porte de la chambre et celle de la salle de bain, j'ai hésité. Face à la glace, je me suis regardé. J'ai vu ce regard qui ne demandait qu'à se dérober. J'y ai vu défiler tous les renoncements, tous les abandons, toutes les lâchetés. Ça n'en finissait pas. A croire que j'avais vécu plusieurs vies. Quoi, n'étais-je pas capable de courage? Avais-je renoncé à toute fierté? Étais-je condamné à être ce que j'avais été? Comme dirait un pétrolier qui fore le sol à la recherche de gaz de schiste, j'ai des ressources cachées. Dans le blanc de l'émail et des yeux, j'ai décidé de maintenir ma décision. C'est ainsi que je suis retourné me coucher.

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