La candidate de la gauche, bien que dans une posture de maîtresse d’école, semblait vouloir solliciter le citoyen en le considérant comme force de proposition. Le candidat de la droite, quant à lui, nous proposait une République irréprochable. Nous aurions pu nous demander pourquoi irréprochable. La République ne l’est-elle pas par définition ? Quoi qu’il en soit, il semblait avoir conscience qu’elle ne l’était plus. Nous avons choisi le candidat. Alors pourquoi lui ?
Il nous a dit que tout était possible. Il nous a dit qu’il n’y avait pas de fatalité. Il nous a dit qu’il y aurait un avant et qu’il y aurait un après. Il nous a dit que les idéologies étaient mortes. Il nous a dit qu’elles étaient responsables de nos maux, de nos divisions. Il nous a dit qu’elles avaient entravé notre liberté. Il nous a dit qu’il fallait être pragmatique. Il nous a dit qu’il fallait du bon sens. Il nous a dit qu’il fallait faire preuve de volontarisme. Il nous a dit que les notions de droite et de gauche n’avaient plus de sens. Il nous a dit que mai 68 avait perverti notre société devenue permissive mais il nous a dit qu’il n’avait aucun tabou. Il nous a dit qu’il mettrait tout sur la table. Il nous a dit qu’avec la volonté on arrivait à tout. Il nous a dit qu’il fallait promouvoir la réussite individuelle.
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