mercredi 9 mars 2011

Pains de campagne (2)

La candidate de la gauche, bien que dans une posture de maîtresse d’école, semblait vouloir solliciter le citoyen en le considérant comme force de proposition. Le candidat de la droite, quant à lui, nous proposait une République irréprochable. Nous aurions pu nous demander pourquoi irréprochable. La République ne l’est-elle pas par définition ? Quoi qu’il en soit, il semblait avoir conscience qu’elle ne l’était plus. Nous avons choisi le candidat. Alors pourquoi lui ?

Il nous a dit que tout était possible. Il nous a dit qu’il n’y avait pas de fatalité. Il nous a dit qu’il y aurait un avant et qu’il y aurait un après. Il nous a dit que les idéologies étaient mortes. Il nous a dit qu’elles étaient responsables de nos maux, de nos divisions. Il nous a dit qu’elles avaient entravé notre liberté. Il nous a dit qu’il fallait être pragmatique. Il nous a dit qu’il fallait du bon sens. Il nous a dit qu’il fallait faire preuve de volontarisme. Il nous a dit que les notions de droite et de gauche n’avaient plus de sens. Il nous a dit que mai 68 avait perverti notre société devenue permissive mais il nous a dit qu’il n’avait aucun tabou. Il nous a dit qu’il mettrait tout sur la table. Il nous a dit qu’avec la volonté on arrivait à tout. Il nous a dit qu’il fallait promouvoir la réussite individuelle.

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