mercredi 16 mars 2011

Doré sur tranche

J'ai le souvenir que François Fillon avait mal vécu de ne pas faire partie du gouvernement de Villepin. Amer et revanchard, il avait eu des propos peu amènes pour le président de l'époque. Il avait, la même année, perdu la présidence du conseil régional des Pays de Loire. Il s'était retrouvé désoeuvré. S'étant découvert des atomes crochus avec l'éternel ministre de l'intérieur, il consacra son temps à préparer les réformes qui allaient sauver notre pays. Je me souviens l'avoir entendu nous dire qu'il avait pris le temps de réfléchir et de concevoir un programme complet de réformes. Il ne restait plus qu'à le mettre en oeuvre.

La première réforme concerna la fiscalité. Pourquoi pas puisque tout un chacun s'accordait à dire qu'elle était notamment incompréhensible et injuste. Mais friand de symboles et impatient, notre président ne réforma pas la fiscalité. Il fit voter la loi TEPA qui contenait le bouclier fiscal. Avide de formule, le même présenta ce bouclier comme un marqueur de son quinquennat. Jamais, nous dit-il, il ne reviendrait sur cette décision. Et puis...

C'est François qui s'y est collé en déclarant Le bouclier fiscal a été mal compris. Donc nous voulons mettre fin au défaut de l'ISF dont le bouclier était le remède imparfait Ces deux étonnantes phrases méritent d'être décortiquées.

Le bouclier a été compris mais pas comme il aurait fallu. Si nous l'avions bien compris nous aurions été favorables à son instauration et à son maintien. Ce bouclier a trois ans, ce qui donne une idée de la capacité de François à se faire comprendre. Il ne lui vient pas à l'esprit que si nous n'avons pas bien compris, c'est qu'il n'a pas bien expliqué.
François nous dit que le bouclier a été institué pour pallier les défauts de l'ISF. Pourquoi avoir inventé un système imparfait sensé compléter un autre système imparfait? Pourquoi, faisant preuve de bon sens et de pragmatisme, François n'a-t-il pas simplement corrigé les défauts de l'ISF?

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