vendredi 25 mars 2011

Bien profond


Un soir, comme trop souvent, j'étais avachi dans le canapé. Je regardais la télévision. La télécommande certainement trop éloignée de ma main, je subissais la publicité. Un spot pour un parfum Dior retint mon attention. Une chanson de Gainsbourg était censée l'illustrer. Avant qu'il ne soit rattrapé par d'autres, ce chanteur, pour rire, aimait bien choquer le bourgeois qui ne comprenait pas toujours de quoi il retournait, les sucettes à l'anis étant un bon exemple. Quelques temps plus tard, il se fit plus explicite avec l'année érotique et "Je t'aime, moi non plus".

Dans la pub en question, c'est cette dernière qui soulignait les images. Les images sont Dior et bien sûr d'argent. Si je résume, dans le désordre, c'est une histoire d'amour papier glacé entre Natalie Portman et un jeunot sans intérêt (c'est un homme mûr qui vous parle). Il lui a envoyé des fleurs. Elle prend un bain. Elle s'habille. Elle le retrouve dans le jardin qu'après la cour il ne va pas tarder à lui faire. Ils prolongent dans une chambre que l'on devine de palace. Elle lui dénoue son noeud papillon, avec les doigts. Ils sont habillés sur le lit. Il disparaît des deux derniers plans. Semblant satisfaite, l'air mutin ou salope, comme on veut, mais là c'est plutôt mutin, elle exhibe le flacon qui laisse apparaître le précieux liquide, en quelque sorte in vitro. Et pour terminer, elle porte autour du cou le noeud papillon défait.

Chacun aura compris que tout est dans tout mais pour le coup pas inversement. Pendant tout ce temps, trente secondes, on peut entendre Jane chanter "Je t'aime, je t'aime" et Serge répondre "Moi non plus." Jane enchaîne "Tu vas et tu viens". Et moi, avachi sur mon canapé, j'attends. Jane chante "Tu vas et tu viens" en vain. Le spot se termine sans que l'on sache où Serge a bien pu aller.

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