mercredi 23 mars 2011

Faire front


Ce matin, alors que je tentais de saisir le savon qui, trop loin, m'attendait sur la droite, je me suis demandé pourquoi je ne voterai pas pour le front national. Je dois vous avouer que je ne me suis jamais intéressé à son programme. Avant que la fille ne s'impose, régnait le père. A la simple écoute de ses propos sans fond, je discernais en lui les ondes de la haine, du mépris, de la violence. Il jouissait de son inutile pouvoir. Il se savait impuissant et prenait plaisir à souiller tout ce qu'il touchait. Personne ne l'a durablement réduit à ce qu'il est.

Sa fille a pris place, aussi impuissante que son père. Alors, pourquoi faudrait-il avoir peur? Si l'on prend le temps de l'écouter, s'impose l'évidence qu'elle ne conçoit pas le débat politique comme un dialogue qui reposerait sur l'échange des arguments, la confrontation des idées mais comme l'occasion de déverser un flot d'accusations, d'affirmations qui n'ont que le dénigrement pour objet. Cette stratégie repose principalement sur l'amalgame qui est fait entre compromis et compromission. La fille, plus encore que le père, tente de faire croire que de sincères convictions ne peuvent s'accommoder de compromis.

Ma douche se terminait et je regardais la mousse disparaître dans le siphon.

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