mercredi 1 août 2007

Quelques briques

Un de mes chemins de retour du travail passait devant une fonderie abandonnée et ce depuis de très nombreuses années à en juger par son état. J'emploie le passé car elle vient d'être rasée pour faire place à un parking. Il reste un mur d'enceinte avec deux fenêtres qui offrent la vision d'un terrain vague. Avant sa destruction, on pouvait distinguer d'un côté le bâtiment où avait lieu la production et de l'autre les bureaux, le tout fait de briques rouges. Je suis attiré, peut-être même fasciné, par les usines abandonnées, surtout celles qui symbolisent un capitalisme aujourd'hui disparu, un prolétariat en voie de disparition depuis la mort de Staline, référence temporelle qui ne repose sur rien. J'associe volontiers Staline aux ruines et à la désillusion des travailleurs. Toujours est-il qu'à chaque fois que je passais devant, je la regardais et je pensais aux personnes qui avaient travaillé en ce lieu. Que reste-t-il d'eux, de ce qu'ils ont fabriqué, demeurent-ils encore dans certaines mémoires. En pensant à ces quelques briques, je revois les films, du début du siècle dernier, en noir et blanc où l'on voit s'agiter femmes, enfants, hommes se dirigeant vers de grandes fabriques que symbolisent des cheminées fumantes. Ces ruines étaient peut-être le dernier souvenir de leur contribution.

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