vendredi 3 août 2007

Des bulgares au goût amer


Comme le disait ma grand-mère, que j'ai très peu connue, "Les choses, faut les dire tout de suite, sinon on ne sait plus comment les dire". Les derniers jours de la libération des sages-femmes bulgares ont ressemblé à un reportage de Paris-Match. Madame Sarkozy, que l'on avait, rétrospectivement, raison de trouver explosive, pouvait enfin transformer en soulagement humanitaire une vive préoccupation de plusieurs mois, dixit madame Balkany qui s'y connait en préoccupation. Bien sûr, nous fit-elle savoir, les négociations avaient été âpres, elle n'avait pas dormi durant 45 heures d'affilée, elle n'en dirait pas plus mais l'on devine la légitime satisfaction qui fut la sienne, l'émotion qui l'étreignit lorsque d'un regard attendri, à peine altéré d'un imperceptible voile de lassitude réprimée, elle vit, avant de disparaître dans l'ombre d'un hangar, ces familles se recomposer, ces femmes et ces hommes s'étreindre et ressentir à nouveau la chaleur de l'amour.
Et qu'entends-je aujourd'hui? L'on raille cette démarche empreinte de compassion et d'humanité du couple présidentiel, l'on ose mettre en doute l'altruisme de la première dame de France, l'on cherche la vaine et stérile polémique, indigne d'un débat politique sérieux et responsable. Il serait temps de comprendre que Monsieur Sarkozy qui, dois-je le rappeler ici, est le président de tous les français, est pétri d'amour et de tendresse, n'ignore rien de ce qui est humain et l'on voudrait que cet irrépressible besoin de faire le bien se cantonne à son cercle familial. Alors ça, c'est incroyable! Le monde, l'humanité sont confrontés au malheur, à l'injustice, à la douleur, à la misère, à l'égoisme, aux guerres fratricides, à l'intégrisme, à l'arbitraire et l'on voudrait empêcher notre président de soulager un tant soit peu la détresse d'êtres humains meutris et victimes de la folie du pouvoir. Que l'on y réfléchisse à deux fois avant de jeter l'anathème sur cet homme de bien qui, si tu n'y prends garde peuple ingrat, finira, lassé de tes jérémiades, par t'abandonner sur ton chemin de douleurs. Alors, dans ta chute, le regret sera ton seul compagnon. Je t'en supplie, Peuple de France, aie confiance.

PS: si des gens n'apprécient pas Madame Sarkozy, ce qui peut toujours arriver, ils peuvent découper et encadrer la couverture du dernier numéro du Nouvel Observateur. C'est une photo indigne de la tradition de qualité et d'impartialité du journalisme français qui nous a habitués à plus de retenue et de respect de la personne humaine.

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