vendredi 10 août 2007

Départ




Aujourd'hui a été enterré Jean-Marie Lustiger. Je le connaissais très peu. Un homme d'église qui, avec l'humanité qui était la sienne, devait mettre en oeuvre la doctrine papale. Imaginons qu'il fut simple, humain, généreux, attentif, modeste, à l'écoute de tous et de chacun, indifférent au statut social de ses interlocuteurs, de ceux vers qui il allait et qui bénéficiaient de sa compassion sans limite. Il devait offrir le chaleur de son regard, le réconfort de sa voix, la douceur de ses mains. Je le connaissais très peu mais j'aime à penser qu'il était ainsi, qu'il était un homme bon, qu'il aimait les autres avec peut-être un supplément de spiritualité que le commun des mortels ne fait que deviner. Il devait être bon, bon comme du bon pain, comme un gâteau léger et parfumé. Alors pourquoi cet homme, pasteur de tous les hommes, échappe-t-il à la majorité de ces hommes, pourquoi depuis une semaine les média se sont-ils accaparés sa mémoire, sa pensée, son action, comme si il fallait en faire plus, comme si la valeur d'un homme se mesurait au temps que les journalistes lui consacrent. Pourquoi faut-il que la République s'y mette, dispute à l'église ses fastes, ses habits d'apparat, ses préséances, rajoute une à une, jusqu'à l'écoeurement, des couches de crème au beurre sur le souvenir de ce gâteau léger et parfumé.

Il est des décisions qui sont difficiles à prendre. Après avoir longtemps hésité, je me suis résolu à partir en vacances. Rien ne m'y incitait. La météo de fin d'automne propice aux marches romantiques sur la plage déserte de saint Pair, balayée par le vent et qui vous incite à penser "C'est beau mais c'est chiant". Le seul intérêt de ce temps, c'est qu'une fois qu'on est sorti, on est content de rentrer. J'ai l'air de me plaindre, mais j'ai quand même réussi à prendre un coup de soleil sur le crâne.
Et puis, il y a vous, lectrices et lecteurs fidèles que je vais devoir quitter pendant un peu plus de deux semaines. Sachez que c'est avec un immense plaisir que chaque jour je vous écris, avec le secret espoir, pour la majorité des chroniques, de vous faire sourire.
Je vous offre, symboles de l'été, ce papillon, aux garçons, et cette rose aux filles qui, comme elle, avec le temps s'épanouissent.

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