jeudi 30 août 2007

chronique du matin

Il est 6h30 et je suis donc au bout du couloir. A ma gauche une porte qui donne sur la salle de bain
et à ma droite un escalier qui, si tout se passe bien, doit me mener jusqu'à la cuisine.

Pour tout vous dire, je fais souvent le choix de l'escalier. En un sens, je ne suis pas certain que ce soit un choix réel. L'escalier est en quelque sorte une necessité corporelle. Pour être plus clair, si les toilettes se trouvaient à l'étage, peut-être ferais-je plus souvent le choix de la salle de bain. Je sais que pour certains, je ne parle pas là des adeptes du bain, la douche est comme une station de "l'éléphant bleu " à laquelle on aurait rajouté l'option vidange. Que celui qui n'a jamais cédé à la tentation me fasse signe.
C'est avec précaution que je descends l'escalier, ma tenue de début de matinée dans une main, l'autre tenant la rambarde. L'escalier est un trait d'union entre la nuit et le jour qui me mène vers le carrelage froid sur lequel se posera mon pied nu. Vous vous demandez peut-être "Mais pourquoi ne met-il pas ses chaussons?" Je ne sais pas. Si le sol, comme une note revigorante, est trop froid, je progresse sur la pointe des pieds jusqu'au salon dans lequel je mets le bas, le haut puis les chaussons. Ensuite, il me faut opérer un nouveau choix.
A y réfléchir, le matin est peut-être la période de la journée la plus importante, la plus éprouvante, la plus décisive, la plus délicieuse... Il faut faire des choix, prendre des décisions, composer avec les autres, s'offrir quelques plaisirs. J'ai bien envie de faire une chronique, voire plusieurs, spécialement consacrée aux plaisirs du matin. Comme il n'y a pas de plaisirs honteux, vous pouvez me confier les votre, cela restera entre nous.
Je viens donc de mettre mes chaussons, expression ambigue et chronique décousue, et je dois choisir entre passer d'abord aux toilettes ou, avant cela, faire frémir l'eau pour le thé.
Avant de continuer lors d'une prochaine chronique à vous décrire mon quotidien matinal, je tiens à prévenir les âmes sensibles que je serai, à l'avenir, amené à relater dans le détail des situations qui pourront choquer par leur réalisme et leur crudité.

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