dimanche 6 novembre 2016

Un soir au cinéma

Effectivement, j'avais dit. J'avais dit que je n'irais pas le voir. Et puis total, j'y suis allé. Au tout début j'avais prévu de rester affalé dans le canapé devant un écran de taille modeste. Et puis je me suis laissé convaincre. Je n'ai décidément aucune volonté. Je me suis retrouvé dans la file d'attente avec les autres bobos. J'ai eu beau chercher, ils avaient semble-t-il tous oublié leur panier d'osier. Sur ces entrefaites, mon ami, que nous appellerons Jorge P que l'atavisme destinait à la monté de murs, est arrivé. Nous avons pris place et après quelques échanges sur le Brexit, le noir se fit.
Autant vous le dire tout de suite, si vous avez ne serait-ce qu'une légère baisse de moral, je vous déconseille d'aller le voir. Dans Blake, le e est de trop. Pour résumer, la misère et le désespoir sont écrasants, l'espoir est ténu. Et alors? Et maintenant? Ken Loach désigne des coupables. L'Etat, l'administration, les lois, les règlements, les procédures, l'inhumanité, l'absence de bienveillance, la lâcheté, l'indifférence... De fait, nous sommes tous coupables. Pourquoi avoir fait ce film, pourquoi la palme d'or me suis-je demandé à la sortie. Et Jorge a eu cette phrase qui a clos le débat "C'est politique". Il a parfois de ces fulgurances. Je n'ai pas pu lutter. La classe.
Quelque peu déprimés, nous sommes allés nous enfiler quelques bières et quelques putes. Plombant.

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