mercredi 20 janvier 2016

Tout ça?

Si le matin n'existait pas. Je me souviens d'une époque où c'était le cas. Tous les jours n'avaient pas leur matin. Ces matins où l'on se réveille. Ces matins où l'on se rendort. Ces matins où la main cherche et s'égare. Ces matins où l'on se recroqueville entre deux épaisseurs. Ces matins où l'on n'ouvre pas encore les yeux. Ces matins où l'on se retourne. Ces matins où l'on se glisse vers cette autre chaleur. Ces matins où l'on se croit encore ailleurs. Ces matins que l'on ne veut pas quitter. Ces matins qui durent toute la journée et au-delà. Ces matins déliquescents. Ces matins où l'on expire. Ces matins de murmures. Ces matins du fond du lit. Ces matins il sera toujours bien assez tôt. Ces matins mêlés d'oublis. Ces matins encore et toujours. Ces matins d'éternité éructante. Ces matins où l'on s'enfouit surplace. Ces matins d'engloutissement. Ces matins entre.
Je rentrais seul après avoir écumé. Je me retrouvais par hasard. Il restait un peu de nuit. Celle du jour ou du lendemain. Je profitais d'un dernier équilibre pour monter les marches. Je devinais les derniers pas. Le lit se résignait au dernier abandon. Je lui en étais gré. Probablement m'endormais-je. Transpercé de toute part, je me réveillais sans envie si ce n'est celle de faire don de mon corps, perdu dans le temps. De toute façon, il était déjà trop tard.

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