mardi 19 janvier 2016

Le comique de Meaux

Et pourtant, il ne me fait pas rire. Pas à dire, il met à mal notre patience le gars de Meaux. Depuis combien de temps est-il là avec son sourire narquois, avec cette certitude d'avoir raison, avec cette ambition qui ne sert que lui-même, avec ce besoin irrépressible d'être sans cesse sur le devant de la scène, de parler dans le micro, dans tous les micros, sur tous les plateaux, debout sur un podium, assis dans un fauteuil ou couché sur un divan? Cela dure depuis environ 30 ans. Et qui se souvient d'une seule de ses paroles si ce n'est "C'est moi le président", d'une seule de ses idées si ce n'est la haute idée qu'il a de lui-même? Alors que, naïf, l'on pouvait croire qu'il avait retenu quelque chose de ses turpitudes et qu'il était reparti modestement s'occuper de ses administrés de Meaux, le voici qu'il revient. Livre, plan com, il replonge avec délectation dans le bain médiatique. Rien de ce qui est arrivé n'est de sa faute. Il a été trahi, trompé, abandonné, calomnié, traîné dans la boue. Il est meurtri, blessé, peiné mais magnanime, il a déjà pardonné. Car ces épreuves l'ont transformé, elles ont fait de lui un homme nouveau qui a ouvert les yeux sur le monde, sur le vrai monde, sur le monde des gens. Terminées, dit-il, les petites phrases assassines. Désormais il ne s'intéressera plus qu'aux sujets de fond. Il ne fallait pas désespérer, il ne lui a fallu que 30 ans pour prendre conscience de ce qu'est la politique avec un grand... Il nous le jure, il nous le promet, il a changé. Il y a au moins une chose qui n'a pas changé. Il continue à nous prendre pour des truffes.

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