mercredi 27 janvier 2016

Contingences

Je me réveille. Du moins me semble-t-il. J'ouvre les yeux. Un doute. Je ne vois rien. J'essaye de percer l'obscurité. Peut-être un peu plus loin sur la droite. A peine une lueur. Peut-être simplement un vestige. Je finis par me rendre compte qu'il fait nuit. Il faut que je vérifie l'heure. Après avoir farfouillé sur la table de nuit d'une main gauche à peine sortie de sa léthargie, renversé livres et lunettes, lâché quelques grommellements, je constate qu'il est quatre heures. Mais pourquoi me suis-je réveillé? Après avoir cherché, je découvre que la cause est une exigence de mon corps. Ses exigences sont multiples et il n'est pas toujours simple de les satisfaire. Il arrive même que je ne puisse lui donner satisfaction. Cela donne naissance à des frustrations. J'essaye parfois de détourner son attention, de lui proposer une satisfaction alternative, un dérivatif. Mais il arrive que ce ne soit que reculer pour mieux sauter. Mais là, dans la nuit, je sens bien que je vais devoir céder. Pour la forme, je résiste. Je me donne l'illusion de la décision. Je n'aime pas qu'il décide pour moi, qu'il m'impose quoi que ce soit. Et puis l'évidence s'impose. Je finis par me lever et répondre à sa pressante injonction. En définitive, quel soulagement.

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