mardi 21 avril 2015

Ta gueule

Ce matin, à peine avais-mis un premier pied sur le plancher que je me suis écrié, intérieurement, qu'il suffisait, que cela ne pouvait plus durer, qu'il fallait mettre le holà, que l'on avait atteint les limites du supportable, que cela conférait à du harcèlement moral, qui plus est en toute impunité. C'est ainsi qu'avant même de poser le deuxième pied, je me suis posé la question suivante : sommes nous incapables de vivre au jour le jour? Sans cesse, de façon insidieuse et sournoise, nous est rappelée la précarité de notre condition.
Mais alors, pourquoi cette ire matinale, cette ronchonnade dès potron-minet jetée à la face du monde? Banalité. Ce matin, par l'entremise de la radio, j'apprends que d'un point de vue météorologique la journée sera belle, chaude et ensoleillée. A peine mon corps a-t-il le temps de se réjouir de jouir de l'insouciante chaleur que va lui offrir cette nouvelle journée, que le journaliste de faction m'assène un "Attention, profitez-en car ça ne va ne va pas durer". Comme dirait JC "D'où j'ai besoin de lui pour savoir que je vais goûter ce jour". Mais surtout, ne peut-il pas me foutre la paix avec demain, après-demain, voir la semaine prochaine. Ne peut-il me laisser jouir paisiblement là dans l'instant, de chaque minute que m'offre la vie. Je le sais qu'un jour, il va finir par pleuvoir mais aujourd'hui, je m'en tape. C'est comme si, alors que je suis en train de faire l'amour, un gus faisait irruption sur zone pour me dire "Profite bien mon gars, parce que dans 20 ans, finies les érections".    

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