lundi 13 avril 2015
Rien du tout
De retour d’un tour de vélo qui a tourné court, j’ai
goûté à l’air du printemps. Après avoir laissé s’évaporer la sueur de
l’effort, je me suis offert une douche.
Ce seul plaisir donne un sens à la souffrance musculaire, souffrance
qui sublime. Avec l’eau s’est échappé le goût de la fatigue. Tel quel,
encore humide, je me suis retrouvé dans la chambre. La fenêtre était
entrouverte. Le rideau blanc, d’une longueur frôlant
le plancher, se gonflait du vent et ondulait. De l’extérieur ne
parvenait aucun bruit. L’air en mouvement révélait l’empreinte du
frisson. Immobile, j’évoluais dans une incertitude des sens. Je
ressentais une perception qui échappait à mon analyse. Le temps
donnait l’impression de se reposer, de se dissimuler. Il ne fallait pas
compter sur lui. Il m’offrait un répit, le délice d’un abandon. Nu dans
une timide lumière, je fermai les yeux jusqu’à la perte. L’absence
repoussait l’agitation sensorielle.Je n'attendais rien, heureux d'être vivant.
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