jeudi 23 avril 2015

Investigation

Parfois, je me demande. Je me demande mais pour qui nous prend-on? Que cherche-t-on à nous dire? Il y a longtemps, bien longtemps que je ne regarde plus le journal dit de 20h. Le dernier devait être présenté par Léon Zitrone. Mais, de loin en loin, il arrive que je sache ce qui s'y passe surtout lorsque l'on tient absolument à ce que je ne l'ignore pas. Il en fut ainsi en ce début de semaine. Le service public de l'audiovisuel ne fut pas avare de promotion pour nous avertir que le présentateur vedette Pujadas avait obtenu l'insigne honneur de rencontrer Bashar al Assad. Il n'était pas dans mes intentions ni de regarder ni d'écouter ni de m'y intéresser le moins du monde. Mais souvent mes intentions ne se concrétisent pas. J'ai, sur la base d'un échantillon représentatif, pris connaissance de ce qui s'avéra être un triste spectacle. Je savais qui était Assad et qui était Pujadas. Ce que je savais a été, s'il en était besoin, confirmé. Etait-il bien raisonnable de se payer un voyage en Syrie pour ça? Ecoutons Pujadas qui nous dit : « Nous, la question qu'on se pose, c'est “est-ce qu'interviewer l'un des protagonistes d'un des pires conflits depuis vingt ans permet à nos spectateurs de se forger une opinion ?” La réponse est indéniablement : “Oui !” ». Comme quelqu'un que nous connaissons tous, il répond aux questions qu'il pose. "Interviewer l'un des protagonistes" comme si Assad n'était ni plus ni moins qu'un syrien comme les autres rencontré au hasard d'une rue de Damas.



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