vendredi 17 avril 2015

Au lendemain

Ici se trouvait un fleuve, un torrent, une rivière. Ce dont il est certain c'est que de l'eau coulait. Elle a laissé les formes arrondies des flots. Il observe le souvenir de l'énergie. Cette force arrachait alors dans sa course le minéral qui s'accrochait aux berges. Il venait là quand les jours s'étiraient dans la lumière traînante. Il laissait le courant emporter son regard. Plus d'une fois il avait résisté à cette envie de se mêler à cette eau qui ondulait. La surface changeante l'attirait, absorbait son attention. Il imaginait le fraîcheur de sa profondeur. Le jour finissait toujours par se dissoudre. Sans explication, un soir de lenteur, il constata la disparition. La rivière avait déserté les lieux. Du sable, des cailloux, des herbes échevelées, de la terre parsemée de crevasses l'accueillirent. Cela semblait si soudain, comme s'il n'avait fallu qu'un instant, sans la moindre hésitation. Ce qui avait été enfoui se révélait. La vérité s'offrait. Les larmes n'y feraient rien.  

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