samedi 4 avril 2015

C'est tout

Ce matin, je suis sorti. Je ne me doutais de rien. Il est reposant de ne parfois douter de rien. J'étais dans l'élan de l'habitude, des gestes qui échappent à la réflexion. Dehors, le jour se faufilait entre les nuages, apparaissant, disparaissant. Ce moment d'hésitation, qui se plaît à se jouer des repaires où se cachent les angoisses. Malgré tout, des ombres se laissaient discerner. Après quelques pas, j'ai ressenti comme une légèreté. La douceur de l'air sur mon visage, le chant des oiseaux qui transperçait la transparence. Rien de précis, rien que j'aurais pu décrire avec précision, rien que j'aurais pu transmettre. C'était sûrement un de ces moments que l'on vit seul, qui se partage dans l'instant.
Mais là, à cet instant précis, j'étais seul, avec cette envie de le rester. Je savais que je me trouvais entre l'avant et l'après. Ce que je vivais allait m'échapper. Je me suis arrêté entre deux pas et j'ai attendu. Je voulais rester dans ce silence audible. Rien ne s'interposait. Je m'éloignais.

Aucun commentaire: